SPAC : chronique d’une mort annoncée ? Conflits d’intérêts et chute des valorisations

La bulle financière sur les SPAC n’aura pas duré plus de 2 ans ! Les investisseurs avides de gains rapides ne croient plus en ces modèles, les sociétés candidates renoncent également de leur côté, avec parfois des pertes abyssales.

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Il ne s’agit évidemment pas de cumuler toutes ces offres pour empocher ces primes en euros. Ces offres de bienvenue sont toutes soumises à des conditions de souscription, parfois obligeant à faire du compte courant ouvert, son compte principal. Toutefois cela devrait permettre de choisir sa banque plus sereinement, en connaissance des offres de la concurrence.

Une idée simple...

Les SPAC consistent à lever de l’argent auprès d’investisseurs, et de laisser le gestionnaire investir dans des sociétés non cotées, via une fusion, afin de réaliser de confortables plus-values via une IPO (introduction en bourse) de la dite société. Un pur produit financier donc jouant sur l’appétit des investisseurs avides de gains rapides. Ce principe n’a absolument rien de nouveau, mais en revanche, donner l’accès aux investisseurs particuliers l’est. Certains SPAC ont connu des succès retentissants à Wall Street, lançant ainsi ce modèle d’investissement sur toute la planète. Près de 160 milliards de dollars ont été levés par les SPAC en 2021. Hallucinant ! Sauf que... Tout n’est pas aussi simple, et parfois, et évidemment les conflits d’intérêts ne manquent pas. Mais, le souci majeur est que ce modèle ne peut fonctionner que si les perspectives d’IPO sont favorables. Or, après cette année 2021 exceptionnelle, et cette forte remontée des taux d’intérêts, les marchés financiers restent prudents, la fête des liquidités sans fin pourrait bien être finie.

Une spéculation à outrance

Les SPAC sont avant tout des vecteurs de spéculation. Or, dès lors que les marchés financiers s’orientent à la baisse, la perspective de valorisation des sociétés cibles des SPAC baisse également au fil des semaines. Le potentiel jackpot visé lors d’une introduction en bourse de la société fusionné diminue. Les investisseurs n’ont alors plus avantage à investir via ce type de support d’investissement. Ainsi, après une année 2021, totalement irrationnelle, les investisseurs retrouvent le goût du risque trop amer, et préfèrent se recentrer sur des options plus rationnelles.

Des fusions annulées en cascade

La fintech américaine Acorns Grow a ainsi abandonné la semaine dernière une fusion avec un SPAC qui la valorisait environ 2,2 milliards de dollars. En cause, des conditions de marché défavorables. Il s’agit de la dixième fusion avec un SPAC qui tombe à l’eau depuis début novembre. Au cours des dix mois précédents, seules 13 opérations avaient été annulées. Les investisseurs se font plus regardants. Les sociétés toujours tentées par une fusion avec un SPAC doivent parfois revoir leurs ambitions à la baisse. Et les valorisations démentielles consenties l’année dernière, quand les marchés enchaînaient les records, ne sont plus à l’ordre du jour.

eToro

Le néocourtier eTORO, très actif en Europe, en a fait les frais. Sa fusion avec le SPAC FinTech Acquisition a été repoussée à deux reprises. La dernière fois, fin décembre, a également donné lieu à des renégociations sur les termes de l’opération. La valorisation de l’entreprise a été révisée à la baisse de 15 %, à 8,8 milliards de dollars. C’est ce qui est arrivé à Buzzfeed. Le site web devait recevoir près de 290 millions de dollars d’argent frais grâce à sa fusion avec un SPAC, mais près de 95 % des investisseurs ont préféré se retirer de l’opération avant son terme. Buzzfeed n’a finalement récupéré que 16 millions et, depuis, son cours a plongé de près de 60% indique le quotidien Les Echos.

Virgin Galactic : -40% depuis le début 2022

Le cours de la société de Richard Branson, Virgin Galactic, s’est effondré de plus de 85 %, avec un plongeon de 40 % au seul mois de janvier. Son titre s’échange désormais à environ 8 dollars, soit bien en dessous de son cours d’introduction, fixé à 10 dollars comme pour la grande majorité des SPAC. Les investisseurs sont donc largement perdants.

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