Dettes des États : l’écart entre les taux d’intérêt italien et allemand sous haute surveillance

L’écart entre le taux d’emprunt italien à dix ans et celui de l’Allemagne de même échéance est monté vendredi en début de séance, après l’échec des négociations européennes pour un plan de relance coordonné et avant une actualisation de la notation italienne par S&P.

Publié le

Annonce

🎁 Meilleure offre épargne sans risque du moment

Placez votre argent sans risque ! Sans changer de banque, sans avoir à ouvrir un compte courant Monabanq, le compte rémunéré Rentabilis Monabanq (Crédit Mutuel Alliance Fédérale) est sans contraintes. Totalement gratuit. Le taux proposé est de 5 % brut durant 3 mois, jusqu’à 150.000 € de dépôt. Taux standard de 2 % brut. Totale liberté pour votre capital. Calcul des intérêts au jour le jour. Offre à saisir jusqu’au 30 avril 2024 inclus.

Dette : l’écart entre le taux italien et allemand sous haute surveillance avant la revue de S&P

Cette remontée de l’écart entre le taux des obligations d’Etat italiennes (considérées comme plus risquées) et celui des obligations souveraines allemandes (jugées les plus sûres) reflète les inquiétudes des investisseurs et les fortunes contrastées des différentes économies du continent. Il avait atteint mercredi jusqu’à près de 272 points de base, soit proche de son pic de l’année, touché le 17 mars. Après avoir repris sa progression dans la matinée de vendredi, il repartait toutefois à la baisse pour s’établir autour de 235 points de base vers 15h15 (13H15 GMT).

L’Italie est "un pays qui accumulait déjà tous les handicaps avant la crise (liée au coronavirus) avec une dette record, une croissance famélique et une productivité extrêmement faible", souligne auprès de l’AFP Eric Bourguignon, membre du directoire de Swiss Life AM France. Or "un pays qui allie une dette énorme avec des perspectives de croissance réduites interpelle fatalement les créanciers", complète-t-il. Et jeudi soir, faute de consensus, l’Union européenne a finalement encore temporisé sur un plan de relance commun, restant divisée tant sur le montant que sur le mode de financement de ce dernier.

"Le montant du fonds d’urgence serait de l’ordre de 1.000 milliards d’euros mais certains pays du nord de l’Europe, menés par les Pays-Bas, ne veulent pas entendre parler des +coronabonds+, instrument qui permettrait de mutualisersolidairement la dette entre tous les pays de la zone et non pays par pays", indique dans une note Franklin Pichard, le directeur général de Kiplink Finance. "Cela a déçu les marchés puisque tout ce qui va dans le sens de l’amélioration de la solvabilité des emprunteurs européensles rassure", relève M. Bourguignon. Or une telle solidarité permettrait d’alléger la pression sur la dette italienne — qui serait alors considérée comme moins risquée.

La volatilité sur le spread Italie/Allemagne était en outre alimentée par l’attente d’une actualisation, aprèsla clôture européenne, de la notation de l’Italie par l’agence Standard&Poor’s. Celle de sa rivale Moody’s suivra le 8 mai. L’agence de notation financière S&P "pourrait dégrader la note à BBB- accompagnée d’une perspective négative, soit un cran seulement au-dessus de la bascule" dans la catégorie des investissements spéculatifs, ce "qui réduirait la capacité de certains investisseurs à acheter cette dette", explique M. Pichard.

La BCE a toutefois"déjà pris les devants", selon M. Bourguignon, en annonçant mercredi qu’elle pourra désormais accepter des obligations dégradées en catégorie "pourrie" comme garanties pour des crédits accordés aux banques. En outre, "la dette italienne est essentiellement détenue aujourd’hui par des Italiens et par la BCE, ce qui ne peut que réduire le risque d’une envolée incontrôlable de son spread", rappelle-t-il.

Une question, un commentaire?

💬 Réagir à cet article Dettes des États : l'écar Publiez votre commentaire ou posez votre question...

Dettes des États : l’écart entre les taux... : à lire également