Envolée des places boursières sur fonds de plans de relance pharaoniques

La Bourse de Paris a démarré la semaine sur les chapeaux de roue lundi, rendue euphorique par la remontée des prix du pétrole, l’orientation positive de Wall Street et la relance de l’économie.

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La Bourse de Paris euphorique (+2,42%) grâce au pétrole et la relance

A 10H42 , l’indice CAC 40 progressait de 103,55 points à 4.381,18 points. Vendredi, il avait fini surun léger sursaut de 0,11%, portant sa perte hebdomadaire à 6%. "Du côté des marchés, l’ambiance reste plutôt festive et la baisse des restrictions fait espérer un retour à la consommation", écrit dans une note Vincent Boy, analyste marché chez IG France. En outre, "surle marché du pétrole, les cours du baril profitent de cette fièvre acheteuse sur les marchés, à la veille de l’échéance de juin", poursuit l’expert. L’euphorie des marchés détonne avec les perspectives économiques sombres et les mauvaises nouvelles qui s’accumulent.

Après l’Allemagne vendredi, c’est le Japon qui est retombé en récession pour la première fois depuis 2015, avec un deuxième trimestre de contraction d’affilée du produit intérieur brut entre janvier et mars. Quant au patron de la banque centrale américaine, Jerome Powell, il ne se montre pas d’un optimisme débordant. Il a estimé dimanche qu’en cas d’absence de deuxième vague de contagions, l’économie américaine pourrait redémarrer "dès le troisième trimestre", tout en prévenant que la chute du PIB pourrait atteindre "facilement dans les 20, les 30%" au 2e trimestre etle taux de chômage grimper prochainement à 25%.

Il a confié que l’économie américaine pourrait ne pas se redresser entièrement tant qu’un vaccin n’a pas été développé. "Ce scénario noir esquissé par le banquier central a toutes les chances de renforcer les inquiétudes concernant les prochains mois", estime Christopher Dembik, responsable de la recherche économique chez saxo banque. "On voit mal comment l’économie mondiale pourrait continuer de s’effondrer tandis que les indices monteraient vers de nouveaux sommets. A un certain stade, le risque estréel que la bourse connaisse une nouvelle chute très marquée, surtout dans la foulée des faillites à venir", commente-t-il.

Au-delà du risque économique et sanitaire, les Etats-Unis ont augmenté leur pression commerciale sur la Chine. Les autorités chinoises ont répétédimanche qu’elles prendraient les "mesures qui s’imposent" pour défendre Huawei et les autres entreprises chinoises après la décision des Etats-Unis de barrer l’accès du géant des télécommunications à la technologie américaine des semi-conducteurs. Malgré l’escalade de ces tensions commerciales, les 194 pays de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), qui se réunissent virtuellement de lundi à mardi, espèrent adopter par consensus une longue résolution portée par l’Union Européenne pour apporter une réponse internationale à la pandémie.
TOTAL profitait (+5,28%à 32,49 euros) d’un rebond des prix du pétrole. Par ailleurs, le géant pétrolier a l’intention, aux côtés de Shell et Equinor, d’investir dans un projet de captage de CO2 en Norvège, qualifié de "premier à échelle industrielle" en Europe. Le secteur automobile jubilait après l’annonce du gouvernement d’un plan de soutien au secteur automobile qui sera présenté "sous 15 jours". Renault gagnait 4,93% à 18,34 euros et Peugeot 4,73% à 12,06 euros. Le gouvernement a aussi évoqué un plan de soutien à l’aéronautique d’ici à juillet. Le géant Airbus, qui envisage par ailleurs des suppressions d’emplois, prenait 3,39% à 50,98 euros. Air France-KLM avançait de 0,69% à 3,95 euros, restant sous la tendance alors que les clients dont les vols ont été annulés en raison de la crise du coronavirus pourront se faire rembourser, comme l’exigeaient des organisations de consommateurs.

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